[Trois Chants] Brea la championne « celle qui danse »

« Jamais tu n’arriveras à le défier ! Nul n’y est jamais parvenu. ! »
Telles avaient été les paroles d’Ambix, chef du village des Trois Chants, mais Bréa ne l’entendait pas de cette oreille.
Faol, le chef du village du Renard Blanc avait déshonoré les Trois Chants.
Pour l'honneur des ancêtres, il devait payer.

Bréa se tenait fièrement, les mains sur les hanches, au milieu du village Auteini. En face d’elle, Faol le chef la toisait ; à ses côtés, son champion et ses deux fils.
« Faol, je te défie au nom du village des Trois Chants. Ce sera un combat à mort ! » déclara Bréa.
Le premier fils, visiblement l’aîné, s’avança. « Un geïs m’interdit de relever un défi en présence de mon père » déclara t’il, puis il quitta le village.
Le deuxième fils s’avança à son tour. « Un geïs m’interdit de relever un défi que mon frère ne peut relever » ajouta t’il, puis il quitta le village.
Le champion s’avança à son tour. « Un geïs m’interdit de relever un défi que les fils de mon chef ne peuvent relever » conclut il, puis il quitta le village.
Seule face à Faol, Bréa lui sourit. Le chef prit alors un air désolé.
« Un geïs m’interdit de relever un défi en l’absence de mes fils et de mon champion ! »
Le sourire de la championne des Trois Chants disparu et elle quitta les lieux.

Cependant Bréa resta à proximité du village et elle espionna les Auteinis, épiant leurs faits et gestes, apprenant à les connaître, découvrant leurs secrets.
Après trois mois, elle revint aux Trois Chants.
« Ambix, notre chef, j’ai trouvé la faille et en l’honneur de nos ancêtres, je viens t’annoncer que je vais défier Faol ».
Toute la nuit durant, Bréa pria sur la plage face à l’île sacrée et, au petit matin, elle repartit vers le village du Renard Blanc. Elle se posta dans la forêt et attendit durant sept jours. A l’aube du huitième, alors que le Champion Auteini accompagnait les deux fils de Faol à la chasse, elle sût que c’était le bon moment.

S’approchant des trois hommes Bréa interpella le deuxième fils :
« Par Lug ! En ce jour béni des Dieux, je te défie. Ce sera un combat à mort, et je sais que tu ne peux refuser ! » lui dit la jeune femme, un sourire au coin des lèvres. Sûre de son fait, elle traça un cercle à même le sol.
L’homme regarda à sa droite puis à sa gauche et, résigné, entra dans le cercle.
« En effet ! » dit il, « Un geïs m’interdit de refuser un défi lorsque je me trouve entre un if et un chêne. ».
Bréa fit alors mine de s’avancer, mais le premier fils s’interposa. « Un geïs m’interdit de laisser mon frère seul au combat » et il entra dans le cercle et se plaça au côté de son cadet.
Le visage de Bréa s’illumina enfin. Lentement elle tourna la tête vers le champion. On pouvait discerner dans les yeux de la jeune femme une lueur de fourberie.
Comprenant le sous-entendu, celui-ci prit la parole. « Un geïs m’interdit de laisser deux frères dans un cercle sans les combattre » et il se plaça face aux deux hommes.
Le combat fût âpre et lorsque le champion porta le coup fatal à ses deux protégés, Bréa entra enfin dans le cercle.
Alors que le champion se penchait pour ramasser les armes de ses vaincus, il ne vit rien venir. D’un coup net et précis, Bréa lui trancha la tête.
« Aucun geïs ne m’interdit de tuer sans défier ! » murmura t’elle pour elle-même.

Quand Bréa arriva au village du Renard Blanc, tous les Auteinis la regardèrent, nul ne comprenant la raison de sa venue.
Elle descendit de son cheval et se dirigea droit vers leur chef.
« Faol, je te défie au nom du village des Trois Chants. Ce sera un combat à mort ! »
Le chef scruta autour de lui, cherchant quelque chose du regard et, ne voyant rien, afficha un large sourire.
« Un geïs m’interdit de relever un défi en l’absence de mes fils et de mon champion ! »
Dépitée, Bréa retourna vers sa monture et décrocha un paquet qui tomba à terre. En touchant le sol, le sac s’ouvrit, laissant s’échapper trois têtes. Bréa se dévêtit lentement, laissant apparaître les peintures de guerre qui couvraient son corps nu, puis un à un, attacha les trophées à sa ceinture.
« Ils sont tous trois là, à présent ! Rien ne peut donc s’opposer au duel ! » déclara alors la championne. Puis elle traça un cercle à même le sol et entama la danse rituelle qui précédait chacun de ses combats.

Je remercie Brea la championne « celle qui danse », du clan Gix, qui jamais ne perdit un défi.

Et ben, je ne dirais qu'une seul chose: Puissant!
Comme d'hab, le côté religieux ressort fortement du texte et c'est ce qui fait que je l'apprécie tant!

Oui et les geis(interdits) sont très bien mis en valeur, ça donne une fois de plus le ton (pas le thon hein ?)

*Helgui les druides ont dit à ta naissance que tu ne devrais pa être que sérieux dés que le soleil se couchera*

Ah bon ? Mais avant ?

*c'est toi qui vois*

Un texte d'une logique barbare implacable !

Excellent texte !
J'ai beaucoup apprécié 3chants, ça m'a bien fait vibrer !