Fait d'arme

La lecture de la nouvelle d'intro de némédia v2 m'a rappelé un texte que j'avais écrit il y a pas mal de temps déjà. Je suis là depuis moins d'une semaine et on m'a déjà donné beaucoup alors t'en qu'à faire autant livrer un peu moi aussi.


Nous étions à peine une centaine mais à ce moment précis,
pour moi, nous aurions pu être une armée. Je les voyais à mes côtés,
caché dans l’ombre du bosquet, leur visage crispé, leur regard fixé sur
la bataille en contrebas. Tous mes muscles étaient tendus au point de
me faire mal. Mes deux mains serraient presque malgré moi la garde de
mon épée. Je me sentais trembler et je remplissais mes poumons de
longues inspirations pour calmer ce mélange de peur et d’exaltation qui
parcourait mon corps. Malgré tout, je tentais de ne rien laisser
paraître.


L’air s’alourdit. Mes hommes trépignaient. Ils n’attendaient qu’un
signe de ma part, et je le leur donnai. Quelques secondes a peine après
que ma main fut levé, les tambours emplissaient l’air de leur pulsation
macabre. Plus bas, dans la plaine, peu d’yeux se levèrent sûrement car
la fureur du combat les rendait sourd à tout autre bruit.


Il était temps.



Presque machinalement je levai mon épée et criai de toutes mes forces.
Mes hommes hurlèrent à l’unisson et ce fut comme un coup de tonnerre.
Un frisson incroyable, comme une vague géante, traversa tout mon être.
Je me jetai vers la bataille et oubliai toute peur, effacée derrière ma
violence et ma rage. Elles m’emplissaient d’une telle allégresse que
j’en oubliai même jusqu’à l’idée de la mort. L’esprit en feu, mon corps
s’était évanoui. Je ne courrais plus, je volais, les yeux rivés sur la
ligne floue des soldats au combat. La terre vibrait sous les foulées
des hommes qui me suivaient à la charge, et mon cœur avec elle. Dévaler
cette pente me paru à la fois ne durer qu’un instant et une éternité,
comme des secondes qui passent au ralenti mais le flou devint bientôt
silhouettes puis chair et acier. La raison se rappela alors à moi. Je
la rejetai avec force et m’enfonçai un peu plus dans la fureur.
J’hurlais, levant mon arme au-dessus de la tête. Je ne voyais plus que
l’ennemi devant moi. Le sol sembla se dérober sous mes pieds et tout le
reste disparu l’espace d’un instant. Le silence et les ténèbres.
J’abattis ma lame, il s’écroula. Mes sens me revinrent avec la violence
d’un coup de poing. Presque sonné, j’étais maintenant au cœur d’une
marée d’hommes, à l’épicentre d’un chœur d’hurlements et d’aciers
s’entrechoquant. L’air empli de poussière me brûlait les poumons. Un
homme fonçait sur moi, les yeux emplis de rage, il tenait entre ses
mains une énorme masse levée très haut. Sans réfléchir, je couru sur
lui. Nos deux corps se heurtèrent dans un choc si puissant qu’il le fit
vaciller. Ma lame lui transperça le ventre. Je la retirai et il tomba.



Le souvenir du reste de la bataille s’est noyé dans la frénésie du
moment, ce dont je me rappelle c’est l’épuisement et l’ivresse lorsque
plus un ennemi ne se tenait debout. La surprise fut telle que peu
d’entre nous périrent ce jour-là. Ce fut une victoire et la première
fois pour moi que je menais des hommes au combat.

c'est miam ! ^_^

aaaaaaaaaah la charge,le combat.J'ai super envie d'ecrire là dessus aussi.J'ai quelques images en tête mais bon,on verra.

L'émotion est palpable c'est clair,mais tu devrais changer deux trois petits trucs,je peux me permettre de te conseiller SerpentSonge?

Pas eu de réponse,doit être au dodo nôtre SerpentSonge,c'est que c'est serieux ces petits jeunes hommes, et un peu fragile aussi,et ils ont tellement à apprendre encore et...bon ok j'arrête mon maternage( ?...oh mouiiii, on peut qualifier ça ainsi ...muhuhuhuhu....nyark ) à deux balles.

Bon alors voilà,c'est de l'entraide hein de toute façon et ce sont de toute toute petites remarques ,c'est très succint:

par exemple:

Tous mes muscles étaient tendus au point de
me faire mal.

"au point de",je ne sais pas,au rythme ça pêche un peu je trouve.A la rigueur un simple "jusqu'à" ....ou bien tu changes carrément en:

tout mes muscles etaient tendus,à tel point que j'en ressentais une vive douleur.

Et puis là aussi il faudrait corriger:

je remplissais mes poumons de longues inspirations pour calmer ce mélange de peur et d’exaltation qui parcourait mon corps.

et si tu essayais ça tout simplement:

J'inspirais longuement,à plein poumon, afin de calmer etc etc

c'est curieux, je ne veux pas contredire ce que tu dis éo (si si promis) mais je me retrouve plus dans la version (originale) de serpentsonge que dans ce que tu propose. Tu dois effectivement écrire comme si tu peignais ou dessinais. simple question de style et de goûts bien sûr, mais perso je reste sur sa vo, plus fluide (cad moins saccadée et théatrale que tes sugestions). Après, ton style va à merveille pour tes propres textes !
simple question de sensibilité...

éowyn a écrit:

Pas eu de réponse,doit être au dodo nôtre SerpentSonge,c'est que c'est serieux ces petits jeunes hommes, et un peu fragile aussi,et ils ont tellement à apprendre encore et...bon ok j'arrête mon maternage( ?...oh mouiiii, on peut qualifier ça ainsi ...muhuhuhuhu....nyark ) à deux balles.

Oui à c't'heure là il était au dodo le serpentsonge, tout ça parce qu'il accompagne sa chérie au boulot le lendemain et que pour ça il faut se lever à 5 heure du mat'. Merci pour lui :p.

J'ai déjà une mère juive qui en vaut déjà deux alors merci plus de maternage ^^.

Passons à la critique :
"Tous mes muscles étaient tendus au point de me faire mal." Ca m'embête parce que je l'aime bien cette phrase, je trouve qu'à haute voix, elle sonne bien. Je regarderais si je peux trouver quelque chose qui me plaise autant.

"je remplissais mes poumons de longues inspirations pour calmer ce mélange de peur et d’exaltation qui parcourait mon corps."
Par contre là, c'est clairement maladroit mais ce que tu me proposes ne va pas non plus. C'est trop travaillé. Dans mon esprit, il faut des phrases brutes pour ce texte. Ce guerrier parle du moment ou il était au coeur de la bataille ou sur le point de l'être, et quant il en reparle, avec ses mots, pas ceux d'un barde (c'est la direction que j'ai prise dans ce texte), il revit l'instant comme s'il y retournait avec la même émotion fébrile.

oui genome je comprend ce que tu veux dire,pareil SerpentSonge,mais ça n'est pas une question de sensibilité (je n'en n'ai mis aucune en tentant de corriger ces phrases,puisqu'elles ne m'appartiennent pas).C'est vraiment une question de synthaxe.Les corrections là n'ont absolument rien de poétique,ni de travaillé,c'est du français basique hein.

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SerpentSonge a écrit:

C'est trop travaillé. Dans mon esprit, il faut des phrases brutes pour ce texte. Ce guerrier parle du moment ou il était au coeur de la bataille ou sur le point de l'être, et quant il en reparle, avec ses mots, pas ceux d'un barde (c'est la direction que j'ai prise dans ce texte), il revit l'instant comme s'il y retournait avec la même émotion fébrile.

Alors relis-toi parce que tu as fais des phrases dignes d'un barde.Et je suis navrée mais me concernant,à la lecture,parce que je ressens tout à fait l'ensemble et que je le trouve nickel(tu as parfaitement réussi ton "effet" ),il y a des "rayures" c'est tout.

Hu hu hu, dame Nounette de la maison Eowyn a donné son point de vue, j'agrée, il faut rendre le texte un poil plus vibratoire selon moi. Lui donner du foutre, du sang de la fureur et de la passion.


Ce que je veux dire c'est que les sentiments que ressent le narrateur, ils devraient être plus à fleur de peau : la peur, l'excitation, la frénésie, l'ivresse de la charge, le fracas des armes, la puanteur des corps...


Ceci dit j'aime beaucoup, c'est juste une remarque perso, non une critique.

ouaip, oui et non pour moi.

Le style froid, macabre, décalé, étherique, sans passion, ça peut être bon aussi...

j'aime bien décrire mes visions comme si j'étais anesthésié, au bord du dernier souffle emphètaminé (ou nymphètaminé ). comme une dernière pensée avant la mort (liberation).

Sur ce post c'est comme au marché, y'a de tout ma bonne dame !

Bon j'admet Eowyn, les phrases sont pas si simples. Y'a des métaphores partout, tout ça. Bon. Ca recoupe ce que dit Helgui, c'est pas vraiment bestial mais en même temps je suis comme vous, ce texte me plait. Il y a plusieurs endroits ou je pourrais rajouter des passages à la mode bouchère mais est-ce que ça l'améliorerait. Je sais pas, je sais plus, laissez moi dormir ! Je vais y réfléchir ok ? D'autant plus que c'est un vieux texte et je sais pas du tout si j'aurais tellement envie d'y replonger.

l'important c'est de participer non ?