Poème pour une armure...
Pro Fond Dément,
Mon cœur grandit au fur et à mesure,
Il gonfle et renouvelle son armure,
Si légère mais si protectrice,
Belle, parfaite, instructrice.
Elle possède une intelligence, une âme,
Autre que la mienne, qui jamais ne blâme
L’Etre que je fus ni celui que je serai,
Bienveillante, fidèle à jamais.
Elle se greffe à mes tissus
Comme un organe tant attendu,
Elle s’enracine en moi et creuse
Une ornière à déboires pour n’être plus malheureuse.
Comme il est bon d’avoir enfin retrouvé
Une protection pour mon corps fatigué,
Car si mon esprit était las,
Ce fut de combattre seule ici bas.
Mais de cette intelligence ancestrale
La sagesse lui fut donné, non sans mal,
Et en bonne amie, par ses tortueuses racines,
Elle diffuse en moi la potion assassine.
Doux poison qui me fais taire
Les douleurs trop petites, la misère,
Remplaçant la tristesse par la joie,
L’abandon par l’éternelle Foi.
Oui, je crois en toi et je m’abîme
Dans ce courant si fort qui t’anime
Cette nouvelle puissance qui est la tienne,
Fleuve gardien de mes sœurs sirènes.
Si le néant existait, il s’appellerait Passé,
Car avec toi, en ce jour, je vis sans penser,
Je brûle dans ma plus belle bataille,
Toi et moi, chair et fer, que rien n’entaille.
Puis le jour du repos, je deviendrai sève.
J’irriguerai l’entier de tes rêves,
Pulsations de vie entre le bois et l’écorce,
Au cœur de mon arbre, je puiserai ma force.