L'eveil

Il marche dans la brume en appelant les dieux.voici qu'il s'est armé,son épée à la main,son bouclier et sa dague sanglés sur les épaules,silhouette spectrale dans cette grande fourrure noire alourdie par l'humidité.Rien d'autre que ce brouillard immense et penetrant,l'echo sinistre de sa voix pour seule présence.
Il y a pourtant peu de temps encore,ses mains recevaient avec plaisir la chaleur d'un bon feu,ses narines fremissaient au fumet d'un délicieux repas,le dos confortablement installé contre quelques peaux de bêtes accueillantes et les doigts sérrés autour d'une douce coupe de nectar ennivrant.
Mais cela,il l'avait connu durant bien des lunes et semblait l'apprecier avec raison.Les saisons passaient,trainant derrière elles l'histoire de son existence.Lorsqu'un matin,alors qu'il ouvrait une fois encore les yeux sur ce monde,il entendit le vent lui murmurer de nouveaux mots.Il frotta ses doigts engourdis sur ses paupières lourdes,comme si elles avaient toujours été fermées.Deux mains invisibles semblaient attraper les siennes et l'incitaient à se lever.Il eut ,bien sûr, d'abord envie de se retirer de cette emprise,de faire demi-tour,le regard fixé sur l'arbre au pied duquel il aimait s'endormir et sur cette vallée où il prenait tant de plaisir à fouler l'herbe fraîche.Mais le vent soufflant de plus belle,l'invitait à découvrir d'autres vallées,d'autres arbres,d'autres voluptés.
Nul homme ne sait pourquoi il doit de nouveau seller son cheval,de nouveau laisser couler les larmes sur les visages de ceux qu'il aime pour aller s'abreuver,encore et toujours ,au fleuve de l'existence.Lui-même sait d'où il vient,ignore où le conduisent ses pas,mais tend les bras vers ces eaux tumultueuses.
Le voici aujourd'hui,titubant dans la brume,la peur au ventre.Mais bientôt,les nuages se disperseront,se déchireront sous les puissants rayons du soleil,et il saura que rien n'a commencé,rien n'est terminé,seuls comptent les élans de son âme,l'épée à la main,le bouclier et la dague sanglés sur ses épaules,le nom des Dieux sur ses lèvres.

Sublime, chère Eowyn, sublime !!!

Fais nous encore et toujours rêver, pour qu'abreuvés de tes mots de miel et d'amours fantômes nous puissions gagner les hautes demeures afin de nous perdre dans ces jardins vastes et parfumés où nous attendent les visages éternels de ceux que nous ne cesserons jamais d'aimer, et de celle ou celui qu'on aura élu comme monarque de nos coeurs perdus en quelque Atlantide....

merci Amra,tu sais combien ton avis m'est précieux.Merci mille fois vraiment!

Un bien beau texte, aux mots bien choisis, au concept bien cerne et bien exprimé.

aah merci cneus!! si ce texte est suffisament clair,c'est tant mieux.J'ai également souhaité qu'il soit une sorte de "parabole" adaptable à certaines situations vécues par nombre d'individus, et ce ,encore à nôtre époque.En effet,au delà du récit,par ces ecrits,j'ai souhaité poser certaines questions à propos du doûte,des difficultés à faire un choix,de l'eloignement,de la peur d'affronter l'existence etc....suis-je bien clair?Me paume moi même ,etrange,j'ai un peu de mal à chaque fois à aller plus loin dans les "explications de texte"

Oui, un texte magnifique... bravo Eowyn, tu es une véritable enchanteresse

éowyn a écrit:

aah merci cneus!! si ce texte est suffisament clair,c'est tant mieux.J'ai également souhaité qu'il soit une sorte de "parabole" adaptable à certaines situations vécues par nombre d'individus, et ce ,encore à nôtre époque.En effet,au delà du récit,par ces ecrits,j'ai souhaité poser certaines questions à propos du doûte,des difficultés à faire un choix,de l'eloignement,de la peur d'affronter l'existence etc....suis-je bien clair?Me paume moi même ,etrange,j'ai un peu de mal à chaque fois à aller plus loin dans les "explications de texte"

La parabole parle bien. ^^ Enfin je voyais également le désir irrésistible de certains hommes à aller vres l'inconnu, et abandonner ce qui est établi. Tu sais, un peu comme l'idée que les femmes veulent construire un foyer et les hommes toujours repartirent dès que celui-ci est reconstruit.
Sans doute une vieille et douloureuses réminescence du temps de la chasse aux mamouths. ^^

Cneus le cruel a écrit:

La parabole parle bien. ^^ Enfin je voyais également le désir irrésistible de certains hommes à aller vres l'inconnu, et abandonner ce qui est établi. Tu sais, un peu comme l'idée que les femmes veulent construire un foyer et les hommes toujours repartirent dès que celui-ci est reconstruit.
Sans doute une vieille et douloureuses réminescence du temps de la chasse aux mamouths. ^^

bingo!! ^^Que puis-je ajouter à cela?

Rien, continue simplement comme ça, cette belle histoire me touche beaucoup, merci Eowyn... ;)

RRRaaaaaaahhhhhh la classe Eowyn!!! On s'y voit presque, on sent l'humidité sur le manteau du gars et l'odeur de putois qui s'en degage, (je plaisante). C'est tres beau, c'est vraiment tres tres agreable à lire. Ca me donne envie d'aller me faire une balade sous la lune, et question humidité je vais etre servis en ce moment. (faut pas j'oublie de prendre mon bouclier)

Erwan a écrit:

RRRaaaaaaahhhhhh la classe Eowyn!!! On s'y voit presque, on sent l'humidité sur le manteau du gars et l'odeur de putois qui s'en degage, (je plaisante). C'est tres beau, c'est vraiment tres tres agreable à lire. Ca me donne envie d'aller me faire une balade sous la lune, et question humidité je vais etre servis en ce moment. (faut pas j'oublie de prendre mon bouclier)

Voui c'est ça,n'oublie pas ton bouclier!! ;) ah ben oui j'y avais pas pensé ça à l'odeur de putois! en même temps il ne doit pas y avoir que le manteau qui pue hein,maintenant que j'y pense.
Merci Erwan!! ça me touche vraiment vraiment vraiment!!tu le sais bien...allez va voir la lune....

Moi je ne rajouterai rien de plus ma douce amie, je crois t'avoir déjà donné mon avis et tu sais le bien que je pense de ton art autant les mots que les dessins...

Alors j'espère que tu as poussé la réflexion ;)